New York
London
Glasgow
Paris
Singapore

Le reporting de développement durable : un incontournable au menu de votre stratégie marketing 

Fabienne Bersac 2 October 2023

Un « game changer » est en préparation dans le reporting des entreprises ! À partir de janvier 2024, soit dans quelques mois seulement, la nouvelle directive européenne nommée Corporate Sustainability Reporting Directive (CSRD), rendra progressivement obligatoire pour les entreprises un reporting approfondi en matière de développement durable. Certes une obligation légale à l’origine, nous y voyons chez Copylab une occasion unique de communiquer avec votre cible. Prêt·e à en tirer parti?

Alors que nous entrons dans la période de planification marketing 2024, voici peut-être l’occasion de faire un tour d’horizon de tout ce qui pourrait alimenter votre stratégie. Trop souvent perçues comme une pression supplémentaire, les exigences légales en matière de reporting offrent dans le même temps l’occasion d’affirmer votre image de marque.

Voyons ensemble comment cette nouvelle directive européenne CSRD peut vous aider à jeter des ponts avec votre lectorat, vos clients.

Rappel des obligations légales CSRD en matière de reporting sur le développement durable

Votée au début de cette année, la nouvelle directive européenne rend progressivement obligatoire le reporting « ESG » (Environmental, Social and Governance). L’objectif est ici de systématiser le reporting de développement durable de la plupart des entreprises, et de répondre à un besoin d’harmonisation et d’approfondissement. Voici les bases de ce nouveau mode d’audit :

  • Élargissement du spectre des sociétés concernées : d’ici 2029, environ 50 000 entreprises européennes ou opérant dans l’Union européenne seront concernées (contre 10 000 aujourd’hui).
  • Standardisation du reporting à travers les normes ESRS  (European Sustainability Reporting Standards) produites par le Groupe consultatif EFRAG (European Financial Reporting Advisory Group). Nous vous expliquons les principes de cette normalisation un peu plus bas.
  • Vérification des données par un tiers : soit un·e commissaire aux comptes, soit un organisme indépendant. Chaque pays dispose d’un délai jusqu’à la fin de l’année pour choisir son mode d’audit.
  • Format digital obligatoire.
  • Intégration du rapport sur le développement durable au rapport de gestion de l’entreprise.
  • Toute la chaîne de production est concernée par ce nouveau cadre.
  • Chaque entreprise disposera d’un an pour produire son rapport et sera tenue de le mettre à jour tous les quatre ans.

À quel contenu ESG devez-vous vous attendre : les normes ESRS

C’est à l’été 2023 qu’ont été votées les normes ESRS européennes de reporting durable, qui devront désormais servir de base au rapport CSRD relatif au développement durable des entreprises. Rédigées par l’EFRAG, elles sont à leur tour inspirées des normes internationales qui existent déjà depuis plusieurs années :

  • GRI (Global Reporting Initiative)
  • TFCRD (Task Force on Climate-related Financial Disclosures)
  • SASB (Sustainability Accounting Standards Board)

Grâce à cette référence unique, fini le casse-tête pour savoir à quels standards ou cadres de reporting se fier pour rédiger son rapport ESG !

Composition des normes ESRS :

Le modèle ESRS regroupe douze normes qui s’appliquent indifféremment à tous les secteurs. Deux d’entre elles sont générales, alors que les dix autres sont thématiques. Rapide tour d’horizon :

1.  Principes généraux (ESRS 1 et 2)

  • ESRS 1 : principes généraux au cœur desquels se trouve le fameux principe de double matérialité. (Ce concept implique d’identifier puis de mesurer les impacts financiers et socio-environnementaux des entreprises sur leur environnement, mais également celui subi par leur environnement).
    C’est à l’issue de cet exercice que seront identifiées les normes ESRS thématiques (3 à 12) pertinentes pour chaque entreprise.
  • ESRS 2 : les informations générales présentent les quatre domaines de reporting pour chacune des normes ESRS thématiques identifiées durant l’exercice précédent, c’est-à-dire :
    • la gouvernance
    • la stratégie (en relation avec le périmètre de double matérialité)
    • la gestion de l’impact (risques et opportunités)
    • les indicateurs et objectifs

2.  Thèmes (ESRS 3 à 12) :

  • Environnement : changement climatique, pollution, eau et ressources marines, biodiversité et écosystèmes, utilisation des ressources et économie circulaire
  • Social : employé·es propres à l’entreprise, travailleur·ses sous-traitant·es dans la chaîne des valeurs, entités utilisatrices et consommateurs·trices finaux et finales, communautés affectées
  • Gouvernance : code de conduite et d’éthique des affaires

Comment faire de vos données collectées une histoire captivante ?

Alors que l’industrie des services financiers reste l’objet de vives critiques, voire taxée de greenwashing, cette nouvelle réglementation pourrait en réalité présenter une vraie opportunité d’aggiornamento, et ainsi de rétablissement de la confiance entre clients et services financiers. Organiser vos données sur le développement durable à la manière d’un récit de vos défis, de vos opportunités, voire de vos inquiétudes constitue une approche qui peut véritablement faire toute la différence.

Fort de son travail sur de nombreux rapports sur le développement durable pour des sociétés d’investissement, Copylab vous présente ici quelques astuces et recommandations :

  • Posez-vous les bonnes questions : le paragraphe intitulé « Les sept questions clés à vous poser pour votre communication ESG », en page 9 du document «  Les enjeux de la communication sur l’investissement responsable  pour les gestionnaires d’actifs » vous aidera à prendre un bon départ.
  • Laissez parler les faits : l’industrie des finances a souvent été accusée de recourir à l’emphase ou de faire des promesses non tenues. Étant donné la masse de données nécessaires pour satisfaire à cette obligation légale, il sera davantage question de clarifier ce que vous avez à démontrer.
  • Travail de narration : les efforts de recensement de données de votre entreprise ne seraient-ils pas une incroyable occasion de renforcer votre identité de marque ? Derrière la collecte de données se profile l’histoire de votre entreprise, dont les événements et réalisations illustrent les valeurs. Recourir aux bons mots pour obtenir une résonance auprès de votre public reste une règle d’or.
  • Vision d’entreprise : les exercices de projection et d’anticipation auxquels vous devrez vous livrer pour mettre en œuvre ce rapport peuvent vous aider à définir votre stratégie, et par conséquent votre vision d’entreprise. L’occasion de vous positionner en tant de leader dans votre industrie.
  • Leadership d’influence : au travers des données réunies, il est possible que vous découvriez des éléments nouveaux sur le fonctionnement, les influences voire certaines activités de votre entreprise, qui peuvent s’avérer innovants dans votre secteur. C’est l’occasion de vous démarquer ! Notre article « Débridez votre capacité d’influence en dévoilant votre vision » vous indiquera comment mettre en œuvre cette différenciation.
  • Design : utilisez un maximum de médias pour faciliter la lisibilité de votre rapport, et rendre aéré et attractif un contenu par ailleurs assez dense. Notre article «  ESG reporting  » (en anglais) est un bon exemple de l’utilisation des infographies.
  • Écriture inclusive : si vous ne l’utilisez pas déjà, notez que l’écriture sans stéréotype de genre constitue une preuve visuelle et immédiate de votre engagement envers la mixité et la diversité. Nous avons publié un guide complet sur pourquoi s’y mettre et comment s’y prendre.

Le reporting de développement durable des entreprises constitue une énorme opportunité pour jouer la carte de la transparence, tout en sublimant votre image de marque. Ne passez donc pas à côté de cette chance à saisir. Et si vous avez des doutes sur la façon de procéder, n’hésitez pas à nous contacter.